« Ce spectacle, c’est une petite tentative de faire une sorte d’autoportrait, de montrer la façon dont je fais mes recherches. Je suis revenu à un solo pour essayer d’y voir un peu plus clair. J’essaie aussi de travailler sur la notion du temps, de trouver quel est le temps minimum nécessaire pour « dire », et je suis arrivé à une durée de 20 minutes, avec l’idée que dans un laps de temps réduit, on peut donner l’impression que le temps est très ouvert et que l’on peut perdre la notion du temps »
lJosef Nadj, entretien avec Marie Richeux – Par les temps qui courent, France Culture
Pour Mnémosyne, Josef Nadj a conçu une vaste exposition photographique foisonnante, un véritable écrin constellé d’images au sein duquel il se met en scène – entre jeu, danse et performance – au plus près de son public. Chacun des clichés accrochés aux abords de la boîte raconte une histoire, à appréhender comme un spectacle suspendu. Ces clichés suggèrent, parallèlement à la brièveté de la performance, un rapport au temps qui s’étire sur plusieurs années, de la recherche des formes à la composition des images, du choix de la technique à la prise de vue effective.
Il conçoit ainsi un petit espace clos et sombre, une camera oscura en attente. Un dispositif qui, une fois activé par l'artiste le temps de la performance, transforme le visiteur en spectateur voire regardeur. Dans l’intimité de ce cabinet où s’animent quelques curiosités, Josef Nadj livre une brève performance d’une rare densité : chaque mouvement, chaque action, chaque instant résonne avec son parcours, personnel et artistique, transfiguré dans une épure empruntée à Beckett. Et l’on songe alors que, dans le titre « Mnémosyne », on entend le mot « Ménines »… A l’instar du chef-d’œuvre de Vélasquez, Mnémosyne contient une multiplicité de regards qui ne cessent de se nourrir.
Hommage personnel et transversal à l’Atlas demeuré inachevé de l’historien d’art allemand Aby Warburg, Mnémosyne s’apparente à une œuvre d’art totale, à la fois installation, performance et exposition, dont il reste pour chacun une image, ultime, qui interroge à la fois notre regard et notre mémoire : qu’avons-nous vu ?
Marylène Malbert, entretien avec Josef Nadj
la presse en parle
« [...] les petits mondes de Josef Nadj ont toujours quelque chose d'enchanteur, avec leurs corps d'automates sortis d'un film d'animation tchèque de l'entre-deux-guerres ou d'un labyrinthe de Kafka. En particulier cet univers-là, celui de Mnémosyne, dont le cadre vintage semble avoir été inventé pour que ce grand chorégraphe aux gigantesques cernes l'habite de sa stature. » – Libération (+)
« Dans sa chambre noire, Mnémosyne, fable hypnotique d’une vingtaine de minutes, condense des motifs creusés au poinçon dans l’œuvre de Josef Nadj. Le chorégraphe décrit ce solo comme un “autoportrait”. » – Le Monde (+)
Josef Nadj: " Je suis habité par quelque chose qui me pousse vers ces endroits, vers la scène", Par les temps qui courent — France Culture (avril 2019)
autour du spectacle
service Souffleurs d'Images
sam. 13 avril à 17h
service destiné aux personnes malvoyantes et aveugles
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gratuit, informations & réservation auprès de Flavie Berthelot
flavie.berthelot@maisondesmetallos.paris
[exposition] Mnémosyne
09 › 13 avril
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l'exposition est ouverte du mardi au samedi entre 14h et 18h30
gratuit, en accès libre
Vernissage et présentation du mois
mar. 09 avril à 20h30
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gratuit — sur réservation
Josef Nadj et l’équipe de la Maison des métallos vous propose d’échanger sur le programme du mois d’avril. Rendez-vous en salle claire pour découvrir les expositions Mnémosynes et Les Miniatures, et assister au vernissage.
visite guidée de l'exposition avec Josef Nadj
jeu. 11 avril à 17h
sam. 13 avril à 14h
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gratuit, sur réservation — tout public