Tout au long de son parcours, l’artiste n’a jamais cessé de photographier. En se réappropriant cette pratique menée en parallèle, Josef Nadj puise dans sa propre mémoire pour élargir, une nouvelle fois, son horizon créatif. Virage artistique ou retour aux sources ? Pour Mnémosyne, il a conçu une vaste exposition photographique, un véritable écrin constellé d’images au sein duquel il se met en scène – entre jeu, danse et performance – au plus près de son public.
Soit un petit espace clos et sombre, une camera oscura en attente. Le visiteur y devient spectateur voire regardeur. Dans l’intimité de ce cabinet où s’animent quelques curiosités, Josef Nadj livre une brève performance d’une rare densité : chaque mouvement, chaque action, chaque instant résonne avec son parcours, personnel et artistique, transfiguré dans une épure empruntée à Beckett. Et l’on songe alors que, dans le titre « Mnémosyne », on entend le mot « Ménines »… A l’instar du chef-d’œuvre de Vélasquez, Mnémosyne contient une multiplicité de regards qui ne cessent de se nourrir.
Autour de ce dispositif activé le temps de la performance, Josef Nadj a conçu une exposition photographique foisonnante. Chacun des clichés accrochés aux abords de la boîte raconte une histoire, à appréhender comme un spectacle suspendu. Chaque image recèle une mémoire en soi, connue de l’artiste seul : s’y côtoient des objets trouvés retenus pour leur puissance suggestive, des références patrimoniales qui ne cessent de l’inspirer et toutes sortes de souvenirs. Ces clichés suggèrent, parallèlement à la brièveté de la performance, un rapport au temps qui s’étire sur plusieurs années, de la recherche des formes à la composition des images, du choix de la technique à la prise de vue effective.
Hommage personnel et transversal à l’Atlas demeuré inachevé de l’historien d’art allemand Aby Warburg, Mnémosyne s’apparente à une œuvre d’art totale, à la fois installation, performance et exposition, dont il reste pour chacun une image, ultime, qui interroge à la fois notre regard et notre mémoire : qu’avons-nous vu ?
Marylène Malbert, entretien avec Josef Nadj
la presse en parle
« [...] les petits mondes de Josef Nadj ont toujours quelque chose d'enchanteur, avec leurs corps d'automates sortis d'un film d'animation tchèque de l'entre-deux-guerres ou d'un labyrinthe de Kafka. En particulier cet univers-là, celui de Mnémosyne, dont le cadre vintage semble avoir été inventé pour que ce grand chorégraphe aux gigantesques cernes l'habite de sa stature. » – Libération (+)
« Dans sa chambre noire, Mnémosyne, fable hypnotique d’une vingtaine de minutes, condense des motifs creusés au poinçon dans l’œuvre de Josef Nadj. Le chorégraphe décrit ce solo comme un “autoportrait”. » – Le Monde (+)
Josef Nadj: " Je suis habité par quelque chose qui me pousse vers ces endroits, vers la scène", Par les temps qui courent — France Culture (avril 2019)
autour du spectacle
Vernissage et présentation du mois
mar. 09 avril à 20h30
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gratuit – réservation conseillée
Josef Nadj et l’équipe de la Maison des métallos vous propose d’échanger sur le programme du mois d’avril. Rendez-vous en salle claire pour découvrir les expositions Mnémosynes et Les Miniatures, et assister au vernissage.
visite guidée de l'exposition avec Josef Nadj
jeu. 11 avril à 17h
sam. 13 avril à 14h
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gratuit, sur réservation — tout public
visite soufflée de l'exposition avec Souffleurs de Sens
sam. 13 avril à 17h
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gratuit — destiné aux personnes malvoyantes et aveugles et leurs accompagnant·es
informations & réservation auprès de Flavie Berthelot
flavie.berthelot@maisondesmetallos.paris
[performance] Mnémosyne
09 › 13 avril
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durée 20min
tout public
tarif 5, 9 ou 12€, sur réservation