De manière générale, une distance s’est créée entre l’usage du droit et les citoyen·nes, à tel point qu’aujourd’hui on voit dans le droit une matière obscure, cryptique, complexe et potentiellement barbante. Pourtant, le droit reste largement considéré comme d’une importance capitale, sauf qu’au-delà du rôle normatif qui lui est généralement attribué, nous ne savons généralement pas ce qu’il est vraiment, et donc ne savons pas non plus à quoi il pourrait servir.
Il est grand temps de se pencher sur le mythe de l’ordre que le droit contribuerait à tenir pour voir en quoi ce récit masque, en réalité, son rôle, sa fonction mais surtout, sa véritable puissance ?
Afin de répondre à ces questions, il nous faudra d’abord revenir sur la distinction essentielle entre la loi et le droit car il se pourrait bien que ce dernier soit l’enfant terrible de la loi – à savoir la part en elle qu’elle craint le plus.
Retrouvons-nous avec Laurent de Sutter, Dominique Quessada et Raphaël Liogier afin de découvrir toute la puissance créative du droit et son rôle d’allié dans les transitions à venir.
Laurent de Sutter est professeur de théorie du droit à la Vrije Universiteit Brussels (Bruxelles). Il a été chercheur invité à la Benjamin N. Cardozo School of Law, Yeshiva University (New York), au Käte Hamburger Kolleg « Recht als Kultur », Universität Bonn (Bonn), et au Waseda Institute for Advanced Study, Waseda University (Tokyo). Il est membre du comité éditorial de "Law & Literature et de Décalages: An Althusser Studies Journal", ainsi que du Comité scientifique du Collège international de philosophie.
Son travail porte sur l’histoire culturelle du droit, en particulier le lien unissant loi et transgression dans l’histoire de la culture juridique européenne. Il est l’auteur de nombreux livres, traduits en plusieurs langues et salués par la critique comme par le public.
