on séniorise

[La CoOP de mai 2022]

avec l'éternel Buster Keaton de la danse contemporaine

Dominique Boivin

suivre les périples d'une vie,
faire le pari de l'âge
ou l'art des réajustements continuels

Baby boomer à 56 ans, aîné à 58 ans, sénior à 61, vétéran à 68, ancien à 72, vieux à 74 ans... Pour le marketing, l'homme se découpe en tranches de plus en plus fines à mesure qu'il avance en âge. Espérance de vie oblige, on est vieux de plus en plus vieux mais aussi de plus en plus tôt : à 45 ans en entreprise, à 30 ans dans le sport de haut niveau, à 25 ans dans le mannequinat ! Et la danse n'est pas éparnée : à l'opéra, le départ à la retraite se fait à 42 ans... Plutôt que d'en désespérer, on peut regarder du côté des arbres...

On sait que pour sauver le climat, il faudra laisser vieillir les forêts. Sans aller jusqu'à pratiquer la sylvothérapie (thérapie par les arbres), on peut apprendre d'eux que l'âge apporte de multiples ressources, et faire nôtre cette philosophie du chorégraphe. Dominique Boivin préfère penser le temps qui passe comme un état de mise au point continue, un apprentissage de la durée dans le renouvellement permanent : une (silver)thérapie en quelque sorte !