Le Cyclop est un projet fou. L'histoire d'une machine géante, construite pendant 20 ans et à ses frais par Jean Tinguely à Fontainebleau et offerte à l'Etat français. Il récupère des tas de débris industriels et improvise des mécanismes sur place. Le « corps » de l’oeuvre représentera un cyclope et sera réalisé par la femme du sculpteur : Niki de Saint Phalle.

Et plus le projet avance, plus Tinguely en fait une aventure amicale : Arman, Jean-Pierre Raynaud, César et bien d’autres placeront une œuvre dans la machine.
Un documentaire en retrace l'épopée (documentaire de Arne STECKMEST, France, 1996, 1h20).

Après la projection, Patrick Bouchain est intervenu pour suivre le fil de Tinguely en retraçant son propre parcours. Cet architecte est bien connu des milieux culturels. On lui doit la reconversion de friches en lieux culturels (Le Lieu Unique à Nantes, Le Channel à Calais, La Condition Publique à Roubaix, etc.), mais aussi des architectures scénographiques (Centre Pompidou Mobile, le théâtre équestre Zingaro au Fort d’Aubervilliers, l’Académie Fratellini à Saint-Denis, etc.).

Son expérience vaut aussi par son regard sur la construction. Il expérimente des rapprochements entre les usagers, les concepteurs et les ouvriers. Et pour rendre le projet d’architecture intelligible et partagé, il a inventé la « permanence architecturale », dispositif qui ouvre les chantiers en les considérant comme des « lieux d’apprentissage et d’émerveillement ».

Amoureux des lieux qui ont vécu, il déplore notre présent qui fait table rase, prévenant, « Après avoir tellement construit et consommé de matière, arrive le moment où l’on va devoir recycler et non jeter »…