" Je pense souvent que ma peinture s’inscrit dans la lignée du « Baroco » et c’est pour ça que, quand Elodie et Maroussia  m’ont invité à participer au « 3 TOUT » j’étais très content et prêt, TOUT de suite, à ouvrir mon atelier à leur regard et à leur choix. 

 On peut considérer, facilement, qu’un tableau est un fragment extrait, par le cadrage, d’un TOUT - et ce TOUT, on ne peut que l’imaginer, mais pas le voir. Et voilà déjà un début de vertige devant un TOUT…quoi dire alors devant 3 TOUT ? 

On m’a fait part des 3 TOUT : La Nuit, le Cirque et le Carnaval, et ça tombe bien. 

J’aime la Nuit, mais pas pour dormir. 

J’aime le Cirque, mais pas seulement pour rigoler. 

J’aime le Carnaval, mais pas pour me déguiser. 

Dans le TOUT de la Nuit s’accomplit le rendez-vous du frisson avec le mystère, du bruit avec le silence, des amours impossibles avec leur réalisation… 

Dans le TOUT de la piste ronde - et c’est pour ça qu’elle est ronde - s’accomplit le TOUT du Cirque, avec la somme de tous les TOUT de chaque discipline… Le TOUT du clown se manifeste, avec grande pléthore de ces TOUT paradoxaux… Naïf et malin, tendre et impitoyable, triste et joyeux, habile et maladroit…Un suggestif trait d’union pour enchaîner avec : le Carnaval. 

J’aime le Carnaval mais je n’aime pas me déguiser car, quand je me regarde, normalement, dans une glace, habillé ou légèrement vêtu, avec le masque de mes lunettes ou sans  elles, je demande à mon reflet : « T’es qui, toi ? »… Jamais la non réponse (ou, au mieux, l’intuition  d’une lointaine et vague réponse) n’est la même…Ce que j’aimerais, c’est vivre le Carnaval au quotidien ! 

A quoi bon me déguiser si je n’arrive pas à savoir exactement qui je suis ?  Pour ajouter de la confusion à la confusion ?...En plus, je n’ai pas envie d’être encore un autre. Non ! Je n’aime pas me déguiser.  

P.S.- En relisant les élucubrations que je viens d’écrire, une question me tombe dessus, comme une  averse en plein été : C’est quoi, Tout ?... Je me perds dans le langage (en plus, le français n’est pas ma langue maternelle, ni paternelle). Je n’aurais pas dû accepter de faire quelques lignes pour me présenter. Mon truc c’est les images…mais, qu’est ce que j’aurais pu imager encore…Il y a une telle inflation d’images de par ce monde confus…Ne parlons pas du mésusage de la parole. 

J’ai accepté. Je n’ai pas pu reculer.  En plus je suis trop vieux pour ce type d’aventures. Si j’en ai le courage, la prochaine fois, je reste a la maison. Maudit orgueil !!!                    

León Diaz -Ronda