Au lendemain de la tragédie qui a bouleversé Paris et la Seine-Saint-Denis, Pauline Susini s'empare du sujet, persuadé que l'expérience cathartique que permet le théâtre pourrait faire œuvre de reconstruction. Collaborant avec un laboratoire de recherche, l’Institut d’Histoire du Temps Présent (CNRS), elle participe à un travail de collecte, d’écoute et de réflexion à partir de témoignages des victimes et survivant·es des attentats du 13-Novembre 2015. De cette matière, l’autrice et metteuse en scène tire une fiction théâtrale sensible et puissante, qui interroge nos capacités à nous relever, collectivement et individuellement, après un pareil traumatisme.

Avec la force du théâtre, elle offre une traversée sensible entre mémoire individuelle et histoire commune, mêlant récits ordinaires de survivant·es, de proches, de “consolant·es” – avocats, soignant·es, ami·es – et échos des grands mythes fondateurs.

Portée par quatre comédien·nes, la pièce met en lumière ces “gestes qui consolent” : le partage d’un souvenir, la douceur d’une main, le retour à la vie à travers de petits riens – un shampoing, une clémentine, une cigarette rallumée. Sur scène, le texte dialogue avec le son, dans une langue qui mêle le quotidien et la poésie, la fragilité et la vitalité.

En choisissant de programmer ce spectacle un 12 novembre, presque dix ans jour pour jour après les événements, la Marie du 11e arrondissement comme la Maison des Métallos espèrent ouvrir un espace de rencontre et de dialogue, propice à la reconstruction, au cœur d'un quartier éprouvé.