« Dynasties, c’est une chambre d’enfant dans laquelle je joue pendant une heure. Comme chaque enfant, qui plus est queer, je rêve de filiations en empruntant des vêtements, des wigs, en chantant et en dansant, en me prenant pour une star de cinéma ou un fils de. Mais c’est aussi une pièce dans laquelle je m’interroge sur ma déconstruction et je me demande quoi faire des liens dont j’ai mis tant de temps à me débarrasser, ces liens avec lesquels on entre en rupture et avec lequel on essaie parfois de renouer.
Je souhaite parler des héritages, ceux dont on voudrait se débarrasser et ceux qu’on embrasse. Mais aussi de la peur de la perte. Pour cela je mets en parallèle des histoires de filiations présents dans la culture populaire et mon histoire personnelle, avec ma mère, qui m’a élevée seule. Je me dis souvent que je suis l’enfant de rien et qu’eux sont les enfants de tout. Ma mère n’est pas une star, elle ne me laisse ni fortune, ni patrimoine, ni royalties et je ne fais que me déconstruire. Mais dans ma tête ma mère c’est une Dolly Parton à la française et personne ne le sait. J’ai voulu célébrer qui je suis devenu sans renier l’endroit d’où je viens et le gamin que je suis toujours. Et rendre hommage à ma mère autant qu’à mes icônes.
Entre chambre d’enfant, drag show et spectacle, Dynasties propose une mosaïque d’histoires comme autant d’enfants qui font de leurs parents des stars. »
— Matthieu Barbin / Sara Forever