Didier Ruiz

Comédien de formation, Didier Ruiz délaisse en 1998 un parcours d’acteur qui ne le satisfaisait plus pour créer La compagnie des Hommes. Il commence alors un travail de mise en scène avec des textes de natures différentes : théâtraux (Une Bérénice) mais aussi épistolaires (L’Amour en toutes lettres, questions sur la sexualité à l’Abbé Viollet 1924-1943) ou de tradition orale (La Guerre n’a pas un visage de femme, fragments). La compagnie des Hommes fait de la création participative l’une de ses spécificités, bien avant que cette manière de travailler ne devienne un courant clairement repéré. Rencontrer les acteurs de la société est, pour Didier Ruiz, une préoccupation et une interrogation permanentes. Ouvriers, adolescents, chercheurs, ex-détenus ou encore transgenres, Didier Ruiz s’intéresse à la présence de ces non-acteurs, en tant que témoins, porteurs de leur histoire et, par là-même, d’histoires collectives. La compagnie s’engage dans de nombreux projets, en banlieue, en milieu rural et dans des quartiers ciblés. Les spectacles naissent de la confiance acquise les uns envers les autres, de la parole libérée qui s’écoute et se propage. Les récits construits ainsi avec et pour autrui ont le caractère politique et sacré de l’acte théâtral : « donner à voir et à entendre une humanité partagée. » Didier Ruiz s’intéresse tout particulièrement à la thématique de la trace, du portrait, du souvenir et de la collection qu’il développe à travers de nombreux projets pour le plateau ou non.