at home

on vous raconte

Un rituel sonore et dansé, installé comme chez soi…
Parfois, ce sont les spectateurs qui en parlent le mieux.

"Il y avait plusieurs rituels dans la soirée, At Home était un de ces rituels. Ça se passait au sous-sol. On arrivait dans une installation en croix dont chaque branche était composée d'une rangée de matelas parallèles avec des oreillers et nos têtes se touchaient. Je me suis allongé. Il y avait deux haut-parleurs au-dessus de nous, un dirigé vers nos têtes, l'autre vers le bas ventre. La musique qui nous emmenait allait d'un côté vers le cerveau, et de l'autre vers une part plus émotionnelle de nous. C'était intéressant de désigner ces deux endroits.
Les musiciens ont commencé à jouer une musique que j'ai beaucoup apprécié. Ils étaient 5 avec des guitares électriques bleues dans les mains. Ils jouaient à l'unisson. L'un d'entre eux semblait le leader, qui donnait le rythme et les accords, il était le vrai musicien, je crois. Les accords joués étaient très simples parce qu'ils venaient de gens qui ne savaient sans doute peu jouer. Mais, cela participait de cette étrange expérience, la rythmique envoutante nous emportait, elle faisait résonner le mot rituel. À un moment, j'ai senti que quelque chose changeait, j'avais les yeux fermés, je les ai rouverts. Une danseuse agitait les poteaux pour faire vibrer les hauts parleurs. Et ce mouvement de balancier s'est traduit très directement sur mon corps comme si je sentais le mouvement des ondes sonores. Les musiciens sont alors devenus danseurs. Je suis resté dubitatif par rapport à la danse, je ne suis pas amateur, je connais peu la danse, je dois le préciser. Mais j'ai aimé une impro d'un couple qui sautait de manière primitive, totalement en accord avec la qualité du son.
Une autre chose m'a beaucoup touché dans cette soirée consacrée au soin. Il y avait un groupe de gens, autistes, je pense. L'un d'entre eux commençait à s'agiter, quelque chose de la musique avait l'air de l'excéder. C'était étonnant parce que le reste de la salle semblait comme pacifié, à tel point qu'une fille s'est endormie avec son bonnet sur les yeux, et ce n'était pas incongru, c'était au contraire comme un accomplissement. Mais ce jeune homme s'énervait. Et l'accompagnateur qui était à ses côtés lui a pris la main, et ça l'a calmé. C'était très touchant, j'en suis encore ému."


Michel

  • dates / horaires

    • Dim. 02 juin - 17h00
    • Lun. 03 juin - 16h00
    • Sam. 08 juin - 20h30