Jérôme Descamps

« Je viens de loin, je viens de cette partie de la France coincée entre le Nord et l’Est, elle n’a pas vraiment de nom alors on l’appelle le nord-est. C’est comme le Nord en pire, personne n’en a d’images, même pas d’accent qui fait rire ou attendri. Mon pays se nomme les Ardennes. J’ai grandi à la campagne, les cabanes dans les arbres, les batailles en forêts et le lait à la ferme étaient mon quotidien jusqu’à mes 14 ans. Ensuite ce furent les études à Charleville-Mézières et la découverte des oeuvres d’Arthur Rimbaud, les poèmes et la correspondance de jeunesse que j’ai tant lu. Bac en poche, c’est le départ vers Paris pour des années consacrées au théâtre de création. Répétitions, représentations, tournées, routes, hôtels, pays étrangers, vingt années à côtoyer des comédiens, des techniciens, des metteurs en scènes, des auteurs. C’est un coup de la chance qui m’a permis de réaliser mon premier film en 1998 (pour le terminer en 2001 !). Ce fut de nouveaux voyages, d’un festival à l’autre, des rencontres et la découverte des courts métrages, format souple qui permet à tant de réalisatrices.teurs de s’exprimer. Pour assouvir ma boulimie de films et la communiquer aux spectateurs, j’ai créé La Pellicule Ensorcelée, qui diffuse le cinéma sous toutes ses formes en région Champagne-Ardenne, Grand-Est maintenant (www.lapelliculeensorcelee.org). J’assouvis aussi deux autres passions, l’écriture et la cuisine et, parfois, je les réunis dans des écrits publiés notamment par la revue rémoise Process. Ma vie zigzague entre les images, les sons, les mots et les casseroles, ce n’est pas simple de trouver un équilibre, la boulimie est une maîtresse ardente. »