bibliothèque vivante

Nous sommes tous détenteurs d'une passion, d'une histoire, d'un savoir.

on vous raconte
À écouter dans l'émission Des regards à l'oeuvre sur Radio Campus, dédié à la Bibliothèque Vivante.
 

 

Nos vies sont des romans. Alors si on devenait livre vivant, consultable ? Le projet Bibliothèque vivante est né de l'idée simple et belle que nous pouvions mettre ces bouts de vie en partage. Des volontaires réfléchissent avec Fanny de Chaillé au livre qu'ils vont devenir. Au fil des rencontres, le contenu de l'ouvrage se révèle. Un jour dans une bibliothèque, vous êtes choisi par un lecteur qui vous a "emprunté", Et la lecture en tête-à-tête commence.

 

Lucile s'est prêté au jeu, son titre "la peur que tout change". Elle raconte son expérience.

 

"J'y suis allée en confiance, prête à me laisser faire. Fanny de Chaillé est très humaine. Il m'a été assez facile de parler même si je ne savais pas encore trop quoi…  Nous avons parlé de féminisme ensemble, d'histoires de femmes. Alors j'ai raconté mon agression sexuelle, dans l'esprit du mouvement #Metoo. C'était intime et important pour moi. Il fallait que je parle pour guérir. Ce n'était pas si simple. Fanny a proposé que je parle à la 3e personne du singulier, comme si j'étais un personnage. Cela m'a mis à distance.


La première fois que j'ai été lue, c'était à la bibliothèque de la place des fêtes. Il n'y avait que des femmes, j'ai bien senti que mes propos faisaient écho à leur vécu. Au final, c'est hélas assez banal comme situation. J'appréhendais néanmoins de raconter l'histoire devant des hommes. Mais la première fois que ça s'est produit, l'homme était malvoyant… C'était doux. il avait entendu un scénario de cinéma, on a parlé. Et après, c'était acquis.


J'ai aimé être ce livre pour la rencontre avec des gens qu'on n'aurait jamais côtoyé autrement. C'était un moment suspendu, éphémère, instantané avec des gens qu'on ne reverra sans doute jamais. J'ai aimé ça. Cette expérience m'a vraiment changé, je me dis que si parler fait écho, même si ce n'est qu'une petite goutte d'eau dans la mer, alors sans doute j'aurais aimé être lectrice de cette histoire…"

 

Et qu'en ont pensé les lecteurs du "catalogue vivant" ? Myriam, lectrice, se souvient.

 

"On n'a souvent dit "mais ta vie est un roman !", j'ai même parfois pensé à l'écrire alors quand on m'a proposé ce projet, j'étais prête à être le livre et puis les contraintes d'engagement étaient trop fortes, je savais que mon emploi du temps ne me le permettait pas, je ne l'ai pas fait. Mais j'ai lu. J'ai parcouru 4 livres. J'avais choisi en fonction des titres et des indications des hôtesses, mais je me suis rendu compte que j'avais envie de tout écouter.
C'est très généreux de la part de ceux qui racontent des histoires, c'est si personnel. Et puis, nous lecteurs, sommes en face, les yeux dans les yeux, la relation n'est pas passive, on écoute, on a nos émotions. Je suis sûre que la relation change selon les lecteurs.
J'ai été frappée par la qualité des récits, des mots, de la voix, de la diction. Et chez tous les livres vivants. Il m'est arrivée d'être parfois impressionnée ou d'autres fois, émue.
Bien sûr, on peut ressentir ça à la lecture d'un livre objet, mais ici même si l'appel à l'imaginaire opère de la même façon, le livre vivant, c'est direct, intime, alors qu'on ne se connaît pas… C'est une autre expérience. "

 


Et pour en savoir plus sur le projet, ce reportage LA BIBLIOTHEQUE, réalisé en 2013 au MACVAL (durée : 7 mn)

  • dates / horaires

    • Sam. 06 avr - 14h00
    • Mer. 10 avr - 14h00
    • Ven. 12 avr - 14h00
    • Sam. 13 avr - 14h00
    • Mer. 17 avr - 14h00
    • Ven. 19 avr - 16h00