on fait nos humanités
édito de la CoOP

CoOP mai 2019

avec le collectionneur de récits

 

DIDIER RUIZ


La compagnie des Hommes
Réhabiliter des histoires, reprendre goût à la parole, balader sa vie, croiser saveurs et bazars

Didier Ruiz est à lui tout seul un antidote puissant à l’uniformisation du monde : ne se satisfaisant d’aucune frontière, il nous propose régulièrement quelques voyages à faire chez « d’autres », et principalement chez celles et ceux qui ne nous ressemblent pas - enfin c’est du moins ce que nous croyons avant de faire le déplacement… En donnant la parole à un groupe « d’anciens », ou plus tard de détenus et plus récemment de transexuels, il cultive simultanément l’étonnement et la fraternité, à dignités égales chaque groupe d’humains formant à lui seul un vaste univers de sens. C’est là le fameux contrepoison Ruizien qui pourrait s’appuyer sur l’idée suivante : tout comme la biodiversité des sols est ce qui en garantit la fertilité, la compréhension de ce qui ne nous ressemble pas est ce qui nous assure de ne pas mourir collectivement idiots. De cette intuition initiale, il en fait effectivement une histoire d’intelligence collective, avec sa bien nommée compagnie des Hommes. Elle nous invite avec lui à rejoindre ce qu’il aime qualifier de bazar, faisant semblant de ne pas relever l’infinie délicatesse avec laquelle ces incursions à la rencontre d’autres milieux, d’autres récits nous portent. Et nous voici capables de dire tout comme lui : « C’est une rencontre, comme souvent, qui m’a fait réaliser à quel point ma vision avait des limites… » Oui, nous sommes conviés à un joyeux bazar quand rassemblés assis, debout, de jour ou de nuit, face à la scène d’un théâtre ou à la terrasse d’un café, nous jubilons de secouer nos idées préconçues pour mieux mesurer l’étendue du mot « ensemble »…


Stéphanie Aubin

 

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