Il est 6h, Paris s'éveille. Rendez-vous Pont de la Concorde, pour une promenade de 8 kms, nez au vent. Quelques minutes plus tard, nous voilà sous le pont Alexandre III où Pierre Meunier et Marguerite Bordat ont décidé un premier arrêt. Là, Meunier lit un conte oriental où il est question d'un pont ! L'occasion de vérifier avec le poète Robert Walser que rien n'est plus imaginaire que le jeu du réel (La Promenade, Gallimard, 1920) et aussi sans doute de contextualiser les mots, ici sur les ponts.

lecture de petits papiers sur les ponts

« Parmi l’infinité des types de construction, le pont représente
celui où l’homme a transmis une partie de son trouble,
ses angoisses, ses espoirs, sa terreur et ses rêves. »

Quand l’harmonie tombe en panne et que les conflits
s’ensuivent, détruire des ponts fait généralement partie
des cibles les plus urgentes.
Mais lorsque la paix et la guérison viennent,
alors c’est à la construction et à la réhabilitation
des ponts que l’on mesure nos progrès.
Aga Khan

Je te parle, tu réponds. Sort de ma bouche une arche qui va plonger dans tes oreilles ;
en émane de tes lèvres une autre qui se fond dans les deux miennes.
Regarde les autres se parler ; ont-ils conscience que leurs corps figurent les piles sur lesquelles une autre arche entre eux se lance ?
Nous ne voyons jamais ce pont des soupirs, cette arche d’alliance, ce vieil aqueduc d’information humaine, transparent, sonore, musical,
sans lequel, sourd et muet, nous survivrions moins bien,
unis seulement par signes, borborygme, gargouillis et hurlement, ponts croulants.
Debout comme des piles, par nos faces passent des ponts.
Michel Serres

Le très bel article de Jean-Pierre Thibaudat pour Médiapart, il a suivi les 8 kms de périple. 

RFI  était de la partie, il a recueilli le témoignage de quelques participants.
Entre émotions et sensations

Fin de parcours.

Café croissant au cirque Romanès, accueillis par Alexandre Romanès, himself.